Plomberie : quand l’innovation s’adapte aux enjeux écologiques

Plomberie : quand l’innovation s’adapte aux enjeux écologiques
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L’eau potable devient une ressource à surveiller de près. Fuites, surconsommation, chauffage inefficace : les installations sanitaires peuvent représenter une part importante des pertes d’énergie et d’eau dans un logement. Ces dernières années, des technologies dites “écologiques” sont apparues dans le domaine de la plomberie. Matériaux durables, équipements économes ou systèmes de récupération : que peut-on réellement en attendre ? État des lieux.

État des lieux : des installations vieillissantes et un usage intensif de l’eau

En France, la consommation moyenne d’eau potable est estimée à 150 litres par jour et par habitant, dont une part importante transite par des installations sanitaires anciennes ou mal entretenues. Dans les bâtiments construits avant les années 1980, la plomberie repose encore souvent sur des réseaux vieillissants, peu efficaces sur le plan hydraulique comme énergétique.

Selon une étude du Centre d’information sur l’eau (2023), près d’un quart des logements présentent des fuites invisibles ou un équipement obsolète, souvent responsables de gaspillages. En parallèle, le chauffage de l’eau sanitaire constitue l’un des premiers postes de dépense énergétique dans les foyers.

Face à ces constats, BTM-PRO plombier d’urgence à Paris s’efforce de proposer des solutions techniques plus sobres, aussi bien en construction neuve qu’en rénovation. Encore peu médiatisées, ces innovations sont pourtant accessibles et déjà en cours d’expérimentation.

Des dispositifs conçus pour limiter la consommation

La première évolution passe par des équipements économes. Des marques comme Grohe, Jacob Delafon ou Hydrao développent des mitigeurs thermostatiques à régulation de débit, des pommeaux de douche à effet Venturi ou encore des robinets connectés, capables de mesurer en temps réel la quantité d’eau utilisée.

Certaines collectivités ont choisi d’intégrer ces technologies dans des bâtiments publics. À Lyon, un programme pilote mené depuis 2021 dans plusieurs écoles a permis de réduire de 35 % la consommation d’eau grâce à ces équipements, selon la métropole.

Dans l’habitat individuel, l’intérêt reste modéré : peu de particuliers sont informés de l’existence de ces solutions, pourtant installables sans gros travaux.

L’intégration progressive de la récupération d’eau

La récupération d’eau de pluie connaît un regain d’intérêt, soutenu par les contraintes liées à la sécheresse. Son usage reste strictement encadré par l’arrêté du 21 août 2008 : seules certaines utilisations sont autorisées (arrosage, nettoyage des sols, alimentation des WC).

Dans les maisons neuves, des systèmes complets avec cuves enterrées, filtres et pompes basse pression sont proposés en option. Sur un usage standard, ils permettent d’économiser jusqu’à 40 % d’eau potable selon l’ADEME. Toutefois, le coût d’installation (de 3 000 à 6 000 euros) reste un frein pour de nombreux foyers.

La réutilisation des eaux grises, c’est-à-dire issues des douches ou lavabos, est encore peu répandue en France, en raison d’un encadrement réglementaire complexe. Néanmoins, plusieurs projets pilotes ont été lancés dans des écoquartiers, notamment à Nanterre et Montpellier, avec l’appui de bureaux d’étude spécialisés.

Chauffe-eau thermodynamique : une solution d’avenir encore méconnue

Parmi les innovations les plus accessibles, le chauffe-eau thermodynamique s’impose comme une alternative performante aux ballons classiques. Il fonctionne sur le principe d’une pompe à chaleur, utilisant l’air ambiant pour chauffer l’eau stockée.

D’après les fiches techniques de l’ADEME, ce type d’appareil consomme jusqu’à trois fois moins d’électricité qu’un chauffe-eau électrique standard. Il est éligible à MaPrimeRénov’, avec une aide moyenne de 800 à 1 200 euros. Pourtant, selon une enquête de Que Choisir (juin 2023), moins de 10 % des ménages connaissent cette technologie.

L’installation nécessite un volume d’air suffisant et une bonne isolation. Elle est donc plus facile en maison qu’en appartement. Certains bailleurs sociaux commencent toutefois à en équiper des logements collectifs en construction neuve.

Appareil Consommation annuelle (élec) Aide possible (MaPrimeRénov’)
Chauffe-eau électrique 2 800 à 3 500 kWh
Chauffe-eau thermodynamique 800 à 1 200 kWh Jusqu’à 1 200 €

Source : ADEME, 2023.

Une filière artisanale en demande d’accompagnement

Pour les plombiers et installateurs, ces innovations représentent une opportunité, mais aussi un changement de pratiques. Dans la région Île-de-France, plusieurs CFA (centres de formation d’apprentis) ont intégré à leur programme des modules sur l’équipement écologique et la récupération d’eau.

Cependant, les professionnels interrogés soulignent un manque de clarté dans la réglementation, notamment sur l’usage des eaux grises et une offre encore limitée dans les circuits de distribution classiques.

“Les fabricants proposent des produits intéressants, mais les clients ne les demandent pas spontanément et la majorité des devis se font encore sur des équipements traditionnels”, observe un artisan francilien rencontré lors du Salon Interclima 2024.

 

Longtemps absente des débats sur la transition écologique, la plomberie commence à trouver sa place dans les stratégies de réduction des consommations d’eau et d’énergie. Des solutions fiables existent, mais leur diffusion reste lente, freinée par le coût, le manque d’information et une réglementation encore en retard sur les usages.

Pourtant, les marges de progression sont considérables. Dans un contexte de tension hydrique croissante, l’enjeu est clair : faire de la plomberie un levier visible, accessible, et intégré à la performance globale des bâtiments.

Zoé Delorme
Auteur/autrice de l’image

Journaliste et auteure passionnée par les enjeux environnementaux, elle transforme des sujets écologiques complexes en contenus clairs et accessibles, pour sensibiliser et inspirer ses lecteurs à adopter des pratiques plus durables au quotidien. Spécialiste de la biodiversité, de l'économie circulaire et des énergies renouvelables, Zoé allie rigueur scientifique et créativité pour informer, tout en restant proche des préoccupations quotidiennes. Engagée pour un avenir plus respectueux de la planète, elle partage des solutions concrètes pour encourager un changement positif.

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